Un fils, un frère, un soldat : portrait de Jean Baudet
Jean Baptiste Augustin Eugène Baudet né à Saint-Claude, Jura, le 26 juillet 1896 de Louis Albert Baudet et Marie Hibruit. Il a un frère, André Claude Alix Baudet, né le 19 février 1899 à Sièges, Jura.
Le sort des frères Baudet
Employé de commerce, il a été recensé pour le service militaire lors de la Première Guerre mondiale.
Inscrit sous le numéro 8 sur la liste du canton de Saint-Claude, Jean est jugé « faible » et réformé en 1915.
Un an après, c’est l’appel sous les drapeaux.
Soldat de 2ème classe, il est affecté successivement au 42ème puis au 202ème Régiment d’Infanterie,
C’est au cours de cette période, le 11 juillet 1917, qu’il est blessé au bras gauche.
Jean combat sur le front à la campagne contre l’Allemagne du 8 août 1916 au 5 septembre 1918.
Réformé de 1918 à 1922 en raison de sa faiblesse générale, son frère a été dispensé du service militaire. Il ne partira pas à la guerre.
Des champs de bataille à Saint-Claude
D’après L’Echo de la montagne, Jean Baudet, rentré en permission le 2 septembre 1918, était atteint « de fort embarras gastrique » avant son départ du front. Malheureusement affaibli par une congestion pulmonaire contractée en cours de route, il est hospitalisé dès le mercredi matin. Il décède le 6 septembre 1918 à 23h30, à l’hôpital. Il avait 22 ans.
Derrière chaque nom, un homme
Déclaré Mort pour la France, ses obsèques ont eu lieu le lundi qui suivi à 9h. Quatre de ses frères d’armes ont porté son cercueil, enveloppé dans le drapeau tricolore. Sa famille, une délégation de vétérans, le maire, des représentants de la commune et de nombreux habitants ont formé le cortège, pour rendre un dernier hommage patriotique. Monsieur Normand, sous-préfet, a prononcé un discours devant l’assemblée :
« Mesdames, Messieurs,
Au nom de l’Administration préfectorale, j’associe la douleur commune que fait naître la perte du soldat Beaudet à celle si grande de sa famille. Comme l’ont subie, trop nombreux, hélas, nos enfants, une maladie contractée au service de la Nation, l’a enlevé à l’affection des siens. Jeune à 22 ans ! Qu’il me soit permis de glorifier son humble disparition au même titre que les morts glorieuses qu’entraine le champ de bataille. C’est pour la même cause, le même idéal, que tous ces hommes versent et donnent leur sang généreux. Pour les uns et les autres, nous aurons le même souvenir, la même reconnaissance, car, ensemble ils ont communié de la foi qui rachète et libère si noblement le sol mutilé de la Patrie. Point n’est besoin ici de remémorer l’immensité de leur gloire. De plus grandes voix viennent de souligner publiquement leur vaillance. C’est ce devoir que je veux compléter en demandant à la famille de Beaudet de recevoir l’expression de nos sentiments de condoléances et l’assurance que St-Claude, sa petite patrie, lui conservera sa reconnaissance comme aux plus vaillants des siens. C’est au nom du Gouvernement, qu’avec respect je m’incline sur la tombe du soldat Beaudet. A la famille si cruellement éprouvée, nous adressons nos bien vives condoléances. »
Comment pouvons-nous perpétuer le souvenir de ces hommes et femmes qui ont donné leur vie pour notre pays ? Quelles autres histoires méconnues se cachent derrière les noms inscrits sur les monuments aux morts ?
Article rédigé dans le cadre des Ateliers Blogs de CLG Formation-Recherches. Le thème du mois de Novembre 2023 était : Un soldat.